Pancho |
Date: 24/07/2003 16:07
Commentaire général :
La vie au Pérou est assez chère. Bolivie, Argentine sont nettement meilleur marché. Je juge par rapport aux années 80, faut-il le signaler. Les services ne se sont pas vraiment améliorés, mais les prix ont grimpé en flèche.
La population subit de plein fouet cette vie trop chère : les salaires eux n'ont presque pas augmenté. En cause : les politiques de privatisation et de "sol" fort. Le "sol", monnaie nationale, est en effet artificiellement trop fort, bien en-dessus de la valeur de l'économie péruvienne réelle. Sans doute bon pour les importations en provenance des USA, d'Europe ou d'Asie, voire des pays voisins. Belle aubaine pour les acheteurs de voitures, de produits électro-domestiques et électroniques, de biens de luxe,etc (essentiellement, au bénéfice de la classe supérieure). Mais destructeur pour la production agro-alimentaire nationale (importations de produits alimentaires subsidiés par les US et l'UE - la PAC, concurrence des produits chiliens) et la production undustrielle (incapable de produire des articles de meilleure qualité pour des prix équivalents). Donc, faillites d'entreprises, licenciements.
Côté privatisations, ce fut la fête pour les acheteurs étrangers durant les années Fujimori et ça continue, de façon chaotique, avec Toledo. Rachat d'entreprises publiques à prix bradés, investissements minima, hausse des prix des services (téléphone, électricité, train), licenciements de masse. Un exemple : PeruRail. Anciennement Enafer Peru, la privatisation a eu pour effet de multiplier par quatre ou cinq le prix des voyages en train. Cusco-Machu Picchu coûtait alors de 10 à 20 dollars en auto-wagon. A présent, le même trajet coûte au minimum 55 dollars pour un "back packer" et peut aller jusqu'à 90 dollars pour l'auto-wagon dit "de luxe" (vistadome). Sans compter le trajet en mini-bus d'Aguascalientes jusqu'à l'entrée des ruines (10 dollars). La ligne Cusco-Machu Picchu est un monopole (pas de concurrence) et un poule aux oeufs d'or (imagine-t-on des touristes négligeant la visite à la Cité Perdue des Incas?).
Faut-il signaler les exonérations de royalties pour certaines entreprises d'extraction minière ou l'évasion fiscale "oubliée" par les deux derniers gouvernements? Des impôts reposant essentiellement sur les masses populaires au travers des TVA, accises, impôts à la consommation et autres taxes indirectes.
Les investisseurs étrangers ont beaucoup gagné de ces politiques ultra-libérales.
Les hôtels ne sont pas bon marché, mais le service et la qualité ne sont pas à la hauteur des attentes. Les destinations des Antilles, d'Afrique, d'Asie ou du bassin méditerranéen sont autrement plus alléchantes de ce point de vue (les formules "all inclusive" spécialement).
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