WikiPeru • L’Encyclopédie du Pérou
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María Reiche est une figure emblématique de l'archéologie au Pérou, surtout connue pour son travail sur les lignes de Nazca, un ensemble énigmatique de géoglyphes situés dans le désert péruvien. Née le 15 mai 1903 à Dresde, en Allemagne, Reiche était une mathématicienne et traductrice de formation, mais elle s'est passionnée pour l'archéologie après avoir émigré au Pérou dans les années 1930. Elle a consacré la plus grande partie de sa vie à étudier, préserver et protéger les lignes de Nazca, les interprétant comme un vaste calendrier astronomique utilisé par les anciens habitants de la région.
María Reiche a grandi en Allemagne, où elle a étudié les mathématiques, la physique et la philosophie à l'Université de Hambourg. Elle a obtenu son diplôme en mathématiques en 1928. Peu de temps après, elle a commencé à travailler comme enseignante, mais elle n'était pas satisfaite de la direction que prenait sa carrière en Europe. À la fin des années 1930, elle a décidé de partir pour l'Amérique du Sud, où elle pensait pouvoir trouver de nouvelles opportunités professionnelles et de recherche.
En 1932, Reiche s'installe au Pérou, où elle commence à travailler comme gouvernante et enseignante privée. C'est là qu'elle rencontre l'archéologue américain Paul Kosok, qui l'initie aux géoglyphes de Nazca. Fascinée par ces gigantesques formes tracées sur le sol du désert, Reiche décide de consacrer sa vie à leur étude. Elle développe rapidement l'idée que les lignes de Nazca formaient un calendrier astronomique et servaient à observer les cycles solaires et lunaires.
Durant plus de 50 ans, María Reiche étudie sans relâche les lignes de Nazca, parcourant le désert sous un soleil brûlant, mètre après mètre, armée d'un simple balai et de sa passion pour cette culture mystérieuse. Elle mesure et cartographie plus de 1 000 lignes et figures géométriques, allant des lignes droites simples à des représentations plus complexes d'animaux comme des singes, des oiseaux, des poissons et des lézards.
Dans les années 1940 et 1950, alors que les lignes de Nazca étaient encore largement inconnues du public, elles étaient menacées par le développement agricole et industriel. María Reiche a joué un rôle crucial dans la préservation de ces œuvres d'art anciennes. Elle a mené une campagne mondiale pour sensibiliser les autorités péruviennes et la communauté internationale à l'importance de protéger ce site archéologique unique. Grâce à ses efforts, les lignes de Nazca ont été classées au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1994.
María Reiche croyait fermement que les lignes de Nazca formaient un calendrier astronomique créé par les anciens habitants de la région pour suivre les mouvements du soleil, de la lune et des étoiles. Elle pensait que ces lignes avaient une fonction religieuse et agricole, permettant aux Nazca de prédire les cycles des récoltes et d'invoquer les dieux pour assurer la fertilité des terres. Bien que certaines de ses théories aient été remises en question par d'autres chercheurs, Reiche a ouvert la voie à une étude plus approfondie de ce site archéologique énigmatique. Grâce à son travail, les Lignes de Nazca ont obtenu une reconnaissance internationale et ont été classées au Patrimoine mondial de l'UNESCO en 1994. Son héritage a inspiré des générations d'archéologues et de scientifiques à continuer d'explorer la véritable fonction de ces figures mystérieuses.
María Reiche a reçu de nombreux prix et distinctions pour son travail en faveur de la préservation des lignes de Nazca. En 1992, elle a été décorée de l'Ordre du Soleil, la plus haute distinction civile au Pérou, pour ses contributions exceptionnelles à l'archéologie péruvienne. À sa mort en 1998, à l'âge de 95 ans, elle a laissé un héritage durable. Sa maison à Nazca a été transformée en musée, où sont exposés ses instruments, cartes et journaux, offrant aux visiteurs un aperçu de son travail inlassable.
María Reiche est une figure clé de l'archéologie péruvienne et son travail continue d'inspirer des archéologues, historiens et scientifiques du monde entier. Ses contributions ont permis de révéler au monde les trésors cachés de la civilisation Nazca et de sauver les lignes de la destruction. Aujourd'hui encore, les géoglyphes de Nazca restent un sujet de fascination et de mystère, et le travail de Reiche constitue une base pour de nouvelles recherches visant à percer les secrets de cette ancienne culture.
Le parcours de María Reiche est aussi l’histoire d’une femme pionnière dans un domaine dominé par les hommes. À une époque où peu de femmes étaient reconnues dans les sciences, elle a surmonté de nombreux obstacles pour devenir une figure respectée dans le monde de l’archéologie. Ses recherches minutieuses et son dévouement sans relâche sont un exemple de détermination et de passion. Elle a prouvé que, malgré des ressources limitées et des conditions de travail difficiles, la persévérance et la passion pouvaient ouvrir des portes. Sa capacité à défier les stéréotypes de genre et sa contribution à la préservation du patrimoine culturel péruvien ont fait d’elle un symbole de lutte et de progrès pour de nombreuses femmes cherchant à se distinguer dans les sciences et d’autres domaines.
María Reiche a consacré sa vie à comprendre et à protéger les lignes de Nazca, laissant derrière elle un héritage durable. Son travail continue d'inspirer de nouvelles générations de chercheurs, et les géoglyphes qu'elle a préservés restent l'un des mystères archéologiques les plus fascinants du monde. Grâce à sa persévérance et à sa passion, ces anciens trésors ont été protégés pour les générations futures, permettant aux archéologues de continuer à explorer les secrets de la civilisation Nazca.