Martín Vizcarra est un ingénieur civil et homme politique péruvien qui a exercé la fonction de président du Pérou de 2018 à 2020. Né le 22 mars 1963 à Lima, il a grandi dans la ville de Moquegua, au sud du Pérou, où il a développé un fort sentiment d’attachement à sa région natale. Il a étudié l’ingénierie civile à l’Université Nationale d’Ingénierie de Lima et a travaillé pendant plusieurs années dans le secteur privé, en tant qu’entrepreneur et consultant en construction.
Vizcarra a fait ses premiers pas en politique dans les années 1990, mais c’est en 2010 qu’il a véritablement fait son entrée sur la scène nationale en étant élu gouverneur régional de Moquegua. Il s’est fait connaître pour ses réformes économiques et sociales, ainsi que pour sa gestion transparente de l’administration locale. Sous sa direction, Moquegua a atteint l’un des taux de développement humain les plus élevés du pays. Cette réussite lui a permis de se forger une réputation d’homme politique intègre, orienté vers le développement régional.
En 2016, Vizcarra a été nommé ministre des Transports et des Communications sous la présidence de Pedro Pablo Kuczynski (PPK), et il est ensuite devenu vice-président du Pérou après la victoire de Kuczynski à l’élection présidentielle. Cependant, en mars 2018, après la démission de Kuczynski dans le cadre d’un scandale de corruption impliquant des liens présumés avec l’entreprise brésilienne Odebrecht, Vizcarra a été appelé à assumer la présidence du pays.
Dès le début de son mandat présidentiel, Vizcarra s’est concentré sur la lutte contre la corruption, un fléau qui rongeait la politique et l’économie péruviennes depuis des décennies. Il a proposé des réformes majeures pour nettoyer le système judiciaire et renforcer la transparence dans le financement des partis politiques. En 2019, il a pris la décision audacieuse de dissoudre le Congrès, après des mois de confrontation avec des législateurs opposés à ses réformes. Cet acte a renforcé sa popularité parmi une population frustrée par la corruption et le blocage législatif, mais a également intensifié les tensions politiques.
Vizcarra a su maintenir une image publique d’homme intègre et déterminé à mettre fin à la corruption. Cependant, sa présidence a été marquée par une série de scandales politiques et d'accusations contre lui. En 2020, alors que le Pérou était durement frappé par la pandémie de COVID-19, Vizcarra a fait face à des allégations de corruption liées à des contrats publics signés lorsqu'il était gouverneur de Moquegua. Bien qu’il ait nié les accusations, elles ont sapé sa position politique.
En octobre 2020, le Congrès péruvien a lancé une première procédure de destitution contre Vizcarra pour "incapacité morale permanente", mais il a survécu à cette tentative. Cependant, un mois plus tard, en novembre 2020, une deuxième motion de destitution a été approuvée, ce qui a conduit à sa destitution. Cette décision a provoqué une crise politique majeure au Pérou, avec des manifestations de masse à travers le pays, car une grande partie de la population considérait Vizcarra comme une victime d’un complot politique ourdi par le Congrès.
Malgré sa destitution controversée, Martín Vizcarra reste une figure importante de la politique péruvienne. Son combat contre la corruption et son engagement pour la réforme ont marqué son mandat, bien que les scandales et les conflits avec le Congrès aient entaché son administration. Depuis son départ de la présidence, Vizcarra a continué à participer activement à la vie politique du pays, y compris en se présentant comme candidat au Congrès en 2021, bien que sa participation ait été marquée par des controverses liées à la gestion de la pandémie.